Eternit, c'est le nom de l'usine de Vitry-en-Charollais qui employait 1200 personnes au plus fort de son activité. Alors que le parquet de Paris vient de réclamer un non-lieu dans ce dossier, les familles de ceux qui sont malades ou décédés sont abasourdies. Témoignage.
Son mari est mort, emporté par la maladie. Yvette Bertin, les yeux mouillés de larmes, raconte : " Il faisait les trois 8. Il a fait 34 ans d'Eternit.Il est entré à 24 ans, il est en sorti à 58 ans... Alors, voyez! "
Quand son mari a pris sa retraite en 1998 il est encore en bonne santé. La maladie s'est déclenchée 15 ans plus tard et du jour au lendemain. Sa fille l'a emmené partout pour se faire soigner. " Mais il n'y avait rien à faire, dit Yvette Bertin. Elle l'a emmené à Grenoble, elle l'a emmenée à Lyon, à côté de Paris, elle a fait tout le nécessaire et il n'y a rien eu à faire... Vous voyez, bien... Qu'ils ne disent pas que c'est pas l'amiante qui les a fait mourir..."
Dans les années 70, le site d'Eternit à Vitry-en-Charollais employait près de 1200 personnes. On y produisait ce que l'on appellait encore "l'or blanc" . Ce n'est qu'en 1996 que sont déposées les premières plaintes. La production d'amiante est interdite un an plus tard.
Les associations de victimes sont piquées au vif par le non-lieu requis par le parquet de Paris pour les responsables du groupe Eternit : " On ne veut pas condamner ceux qui sont responsable de l'empoisonnement. C'est très dangereux, car c'est tous les cancérigènes qui sont sur le marché."
21 ans après les premières plaintes, le long combat judiciaire est loin d'être terminé.
Reportage: Sofian Aissaoui - Anthony Borlot - Patrick Jouanin
Intervenants: Yvette Bertin, veuve de victime / Jean-François Borde, président du CAPER71